Exposition au Petit Palais, Paris, 14 octobre 2022 - 29 janvier 2023
Artiste résolument moderne, aux sujets énigmatiques et souvent déstabilisants, le peintre anglais Walter Sickert (1860-1942) est peu présent dans les collections françaises. Pourtant, il a tissé des liens artistiques et amicaux avec de nombreux artistes français et a importé en Angleterre une manière de peindre très influencée par ses séjours parisiens.
Très provocateur, dans le contexte d'un art académique anglais relativement corseté, Walter Sickert a peint des sujets alors jugés trop audacieux comme des scènes de music-hall ou, plus tard, des nus dés-érotisés. Ses choix de couleurs aussi virtuoses qu'étranges, hérités de son apprentissage auprès de Whistler, ainsi que ses cadrages déroutants ont frappé ses contemporains. Après un séjour de sept ans en France, au cours duquel il est devenu proche de Degas, Jacques-Émile Blanche, Bonnard, Monet et Camille Pissarro, il a débuté sa série des « modern conversation pieces » qui détourne les scènes de genre classiques et traditionnelles de la peinture anglaise en des tableaux ambigus, menaçants voire sordides, dont le plus célèbre exemple est celui de la série des « meurtres de Camden Town ».
Ce catalogue d'exposition de la première rétrospective consacrée en France à Sickert permet de découvrir la vie et l'œuvre de cet artiste singulier qui eut un impact décisif sur la peinture figurative anglaise. Des essais évoquent notamment son amour du théâtre et du le music-hall, son rapport avec la France et l'influence qu'il a exercée sur ses contemporains ainsi que sur les générations suivantes d'artistes de Grande-Bretagne, dont Lucian Freud.