De tous les peintres qui dominent la scène française au début du XIXe siècle, Pierre Guérin est le plus méconnu. L'évolution de la peinture d'histoire du Directoire à la monarchie de Juillet ne peut pourtant se comprendre sans cet artiste capital, passeur entre la modernité de David, qu'il a transformée en l'assimilant, et celle des peintres romantiques qu'il a formés.
À la peinture des idées de David, Guérin oppose une peinture des sentiments qui, au travers de l'histoire classique, interroge la condition tragique de l'homme et trouve, de fait, un écho dans la sensibilité exacerbée de l'ère postrévolutionnaire.
Cette monographie retrace la vie et l'oeuvre de Guérin, artiste qui incarne tous les paradoxes d'une époque en rupture.