Personnage secondaire d'Hamlet, Ophélie eut une postérité presque irrationnelle dans les arts visuels européens à partir du milieu du XVIIIe siècle.
Le premier artiste à l'avoir magnifiée fut Eugène Delacroix, à travers ses gravures puis ses peintures. Les préraphaélites s'emparent ensuite du sujet ; l'Ophélie de Millais, conservée à la Tate Britain, est encore aujourd'hui la représentation la plus emblématique et la plus connue du grand public. Le mythe d'Ophélie traverse les siècles et les interprétations, et sa mort a été représentée par les plus grands artistes, dont Füssli, Redon, Lichtenstein et Louise Bourgeois.
Cet ouvrage, le premier à traiter le sujet, débute par le récit de la pièce de Shakespeare, puis analyse la manière dont les représentations d'Ophélie ont évolué avec les sociétés successives qu'elle traverse jusqu'au XXIe siècle, où un certain paradoxe se fait jour.