Exposition à la Fondation Louis Vuitton, Paris, 5 octobre 2022 - 27 février 2023
Les Nymphéas de Claude Monet (1914-1926) trouvent une consécration dès les années 1950 aux États-Unis, où ils sont perçus comme précurseurs de l'abstraction par les peintres de l'expressionisme abstrait. André Masson puis le critique américain Clément Greenberg prennent position pour défendre leur modernité.
Dans ce contexte du « Monet Revival », Joan Mitchell (1925-1992) participe en 1957 et 1958 à des expositions consacrées à la notion d'« impressionnisme abstrait ». Le rapprochement des deux artistes est affermi par l'installation de Joan Mitchell en 1968, à Vétheuil, dans une propriété, proche de celle où vécut Monet de 1878 à 1881. Bien que, face au même paysage des bords de Seine, les deux artistes partagent une sensibilité aiguë à la lumière et aux couleurs dont le jeu constitue le fondement de leur art, Joan Mitchell a toutefois revendiqué une totale indépendance artistique.
À travers une soixantaine d'œuvres emblématiques des deux artistes, ce catalogue d'exposition offre un dialogue entre les œuvres tardives de Claude Monet, qui anticipent les débuts de l'abstraction, et les peintures de Joan Mitchell. Des essais y analysent les points de convergence liés à la couleur, à la lumière, à la gestualité, à la nature et aux paysages de Giverny et Vétheuil, qui ont profondément inspiré les deux artistes.