Au début du XIXe siècle apparaissent les premières peintures réalistes dépeignant les habitants des provinces françaises (Bretagne, Vendée, Pyrénées, etc.), dont certains peintres, notamment Courbet, Daumier, Millet et Rosa Bonheur, s'attachent à représenter tant les costumes que les coutumes. Admiré ou critiqué pour sa capacité à montrer sans détour et parfois avec brutalité le monde de l'époque, cet art éminemment social et politique s'intéresse en effet aux sujets « ordinaires » (paysans, blanchisseuses, raboteurs de parquet, etc.).
Face à une société en pleine industrialisation et confrontée à un exode rural important, la vie domestique, le monde paysan, les pratiques religieuses et communautaires proposaient ainsi des sujets rassurants empreints d'harmonie et de calme ; a contrario, à la fin du siècle, la peinture réaliste mettra en lumière la modernisation industrielle de l'Europe et les conflits sociaux et politiques liés au droit des travailleurs.
Cet ouvrage richement illustré cherche à démontrer le rayonnement du réalisme en France et à l'échelle internationale dans les années 1860-1870, notamment en Angleterre, en Allemagne (Hans Thoma, Adolph von Menzel, Wilhelm Leibl, etc.), en URSS (Ilya Répine) et aux États-Unis (Thomas Eakins ou Winslow Homer). Il offre ainsi analyse captivante sur l'esthétique subversive qu'est le réalisme.